Les agriculteurs wallons face aux défis des changements climatiques
Près de 8 agriculteurs wallons sur 10 rencontrent des difficultés liées aux changements climatiques. Et plus de 9 sur 10 les jugent structurels.1
CBC Banque & Assurance présente les résultats de son Observatoire "Les agriculteurs wallons face aux défis des changements climatiques"
- Près de 8 agriculteurs wallons sur 10 rencontrent des difficultés liées aux changements climatiques et plus de 9 agriculteurs wallons sur 10 estiment que ces difficultés se reproduiront dans les années à venir.
- Près de 9 sur 10 estiment qu’elles auront un impact sur la rentabilité de leur exploitation. D’ailleurs, les trois principales difficultés rencontrées sont la diminution du rendement (animal, végétal) (81%), l’augmentation des pertes (64%) et le retard dans les plantations (56%).
- Face à ces difficultés, près d’1 agriculteur wallon sur 2 envisage d’adapter ou de changer son type de production. 17% d'entre eux se dirigeraient vers une agriculture plus locale, 14% vers une agriculture régénérative et 11% vers une agriculture intensive.
- Parmi les agriculteurs qui n’envisagent pas de changer, la moitié d’entre eux avancent en premier lieu le coût qui en serait trop élevé.
- Près de 6 agriculteurs wallons sur 10 estiment par ailleurs que les changements climatiques auront un impact sur le modèle de commercialisation actuel qui repose principalement sur la grande distribution.
- Une large majorité d’agriculteurs wallons estiment que la grande distribution et les consommateurs ont chacun leur rôle à jouer face aux défis climatiques. Pour près de 9 agriculteurs wallons sur 10, la grande distribution a son rôle à jouer face aux défis climatiques. Comment ? En mettant en avant les produits bio/locaux pour 92% d’entre eux, en ne commercialisant que des produits de saison (89%) et en ayant une charte de qualité (empreinte carbone) (74%). Enfin, pour plus de 9 agriculteurs wallons sur 10, les consommateurs pourraient également les aider à relever les enjeux climatiques en faisant de nouveaux choix de consommation : une consommation plus locale, avec plus de produits de saison et moins de produits importés.
Face aux défis structurels que représentent les changements climatiques, près de la moitié des agriculteurs wallons envisagent d’adapter ou de changer de type de production
Selon l’Observatoire CBC, près de 8 agriculteurs wallons sur 10 rencontrent des difficultés liées aux changements climatiques, des difficultés que plus de 9 agriculteurs sur 10 estiment être structurelles. Les principales difficultés rencontrées sont la diminution du rendement (animal, végétal) pour 81% d’entre eux, l’augmentation des pertes pour 64% et le retard dans les plantations pour 56%. Et près de 9 sur 10 estiment qu’elles auront un impact sur la rentabilité de leur exploitation.
Pour y faire face, près d’1 agriculteur wallons sur 2 envisage d’adapter ou de changer son type de production. Près de 2 agriculteurs sur 10 (17%) se dirigeraient vers une agriculture plus locale, 14% vers une agriculture régénérative et 11% vers une agriculture intensive. Les agriculteurs qui n’envisagent pas de changement avancent plusieurs raisons à cela : pour la moitié d’entre eux, c’est avant tout une question de coût trop élevé. Pour d’autres, leur exploitation ne le permet pas et certains citent la fin prochaine de leur activité.
Des changements d’habitudes attendus de la grande distribution et des consommateurs.
Selon l’Observatoire CBC, près de 6 agriculteurs wallons sur 10 estiment que les changements climatiques auront un impact sur le modèle de commercialisation actuel qui repose principalement sur la grande distribution. Ainsi, plus de 8 agriculteurs sur 10 estiment que l’on se dirige vers une consommation de produits de saison, près de 8 sur 10 vers une diminution de la consommation de produits importés et près de 8 sur 10 vers la production et la consommation de produits mieux adaptés aux changements climatiques.
D’ailleurs près de 9 agriculteurs wallons sur 10 estiment que la grande distribution a son rôle à jouer face aux défis climatiques. Principalement en mettant en avant les produits bio/locaux (92%), en ne commercialisant que des produits de saison (89%) et en ayant une charte de qualité (empreinte carbone,…) (74%). « L’une des solutions que les agriculteurs wallons voient pour relever les enjeux climatiques est la mobilisation tant de la grande distribution que des consommateurs, par des changements d’habitude. Consommer plus local et de saison engendrerait un soutien aux agriculteurs wallons et permettrait d’ajuster leurs modes et types de production en répondant à ces nouveaux besoins. Bien sûr, tout changement demande du temps mais il faut espérer que cette prise de conscience se réalise. » estime Fabian Wathelet, responsable du segment agricole chez CBC.
Plus de 9 agriculteurs sur 10 estiment ainsi que les consommateurs pourraient les aider à relever les enjeux climatiques en consommant plus local, en consommant des produits de saison et en consommant moins de produits importés.
L’agriculture wallonne fortement liée au sol a peu d’impact sur les changements climatiques
L’Observatoire CBC révèle enfin que 6 agriculteurs wallons sur 10 se sentent concernés par les changements climatiques. Concrètement, pour 1 agriculteur sur 3, le principal impact en Wallonie est l’alternance entre les périodes très humides et très sèches. D’ailleurs, pour 4 agriculteurs wallons sur 10, la lutte contre la sécheresse est leur principal défi, suivie par la volatilité des prix due aux aléas climatiques (30%).
Ensuite, près de 3 agriculteurs wallons sur 4 estiment que le modèle de production en Wallonie n’a pas d’impact sur le dérèglement climatique. Pour Fabian Wathelet, « Les agriculteurs wallons estiment que leurs activités n’ont pas ou peu d’impact sur les changements climatiques probablement dans la mesure où la Wallonie a une agriculture fortement liée au sol. Sans oublier que les prairies sont des puits à carbone. Bien sûr, toute activité humaine a un impact. Le fait d’utiliser des intrants génère un certain bilan carbone. »
1 Enquête réalisée par le bureau d’Etude IPSOS auprès de 300 agriculteurs wallons entre le 16 et 23 juin 2023