Pourquoi et comment préparer sa pension?

Votre pension, ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour et vous vous dites que c’est encore loin? Je vous comprends!
Quand vous avez décidé de vous lancer dans vos études, c’était pour pratiquer la médecine, pas pour penser et parler pension. Logique!
Et pourtant! Il n’est jamais trop tôt pour y penser.
Tout d’abord, parce que le montant de votre pension légale risque peut-être de vous décevoir!

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Pourquoi?

  1. Parce que pour la maximiser, il faudrait d’abord se rapprocher d’une carrière complète, c’est-à-dire d’une durée de 45 ans, ce n’est pas évident. Avec une pension légale à 67 ans (actuellement, c’est 65 ans mais ça passera à 66 ans en 2025 et 67 en 2030), cela nécessiterait de commencer à travailler à 22 ans... Impossible lorsque l’on fait de longues études comme les vôtres! Reste alors l’unique possibilité pour vous de travailler au-delà de 67 ans.

  2. Parce que les cotisations sont peu élevées durant les premières années. En effet, en tant que stagiaire, les trois premières années de carrière pour un généraliste par exemple, votre salaire est limité, et, par conséquent, vos cotisations de pension également. Sachant que le plafond de rémunération, au-dessus duquel vous ne constituez plus de droit à la pension pour vous-même, s’élève à 76.395,98 euros pour un salarié et 75.977,92 euros pour les indépendants (plafonds 2024), il vous faudra (aura fallu) plusieurs années de carrière avant de cotiser au maximum.
    Et si vous êtes indépendants et que vous êtes passés en société à un moment, il y a fort à parier que vous aurez limité la rémunération que votre société vous verse, avec un effet négatif sur le montant de votre pension.

  3. Par ailleurs, le bonus pension proposé par la Ministre des pensions, Karine Lallieux, pour janvier 2025, dont on parle beaucoup pour le moment, n’est peut-être pas pour vous. En effet, ce bonus maximum de 23.565,06 euros (montant 2024) n’est octroyé qu’à ceux qui travailleront au-delà de leur première date de pension (3.927,51 euros pour la 1ère année au-delà, 7.855,02 euros pour la 2ème et 11.782,53 euros pour la 3ème). C’est-à-dire trois ans au-delà de votre pension légale anticipée ou de votre pension légale (pour rappel, 67 ans à partir de 2030). Mais, la pension légale anticipée n’est possible (sauf exception) qu’à partir de 63 ans à condition d’avoir travaillé au moins 42 ans. Autrement dit, pour la plupart des médecins, en raison de la longueur des études comme évoqué, la pension anticipée n’est pas envisageable. Pour obtenir le bonus pension maximum, vous devriez donc travailler jusqu’à 70 ans. 

Quelles solutions?

Pour beaucoup de Belges et, a fortiori, pour les médecins pour les raisons déjà énoncées, le 1er pilier de la pension légale, représente une perte de revenus. On parle d’une perte de 50% en moyenne mais une perte de l’ordre de 80% ne sera certainement pas impossible pour certains.

Alors, que fait-on?

Si le 1er pilier ne suffit pas, que diriez-vous de bâtir les autres piliers de votre pension?

On conviendra qu’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, nous sommes donc à vos côtés pour vous guider.

L’épargne pension (le 3e pilier) paraît la plus évidente parce qu’elle est facile à souscrire. En effet, pas de calcul savant, quels que soient vos revenus, vous pouvez payer le maximum fiscal de 1.020 euros, vous recevez un avantage fiscal de 30% (sous conditions) et vous percevez votre capital au moment de votre pension (capital qui aura été amputé d’une taxation de 8% prélevée anticipativement à 60 ans (sous conditions)). Il est aussi possible d’opter pour le plafond majoré de 1.310 euros mais avec un avantage fiscal de 25%. Très simple.

A noter que le 3e pilier comprend aussi l’épargne à long terme, bien plus méconnue et plus difficile à mettre en place (la prime maximale dépend de vos revenus de l’année) et un peu plus taxée (10% au lieu de 8). Cette formule n’est toutefois pas à négliger car le maximum fiscal absolu est plus élevé (2.450 euros en 2024) alors que l’avantage fiscal (30%) est identique.

Seulement voilà, les pensions complémentaires du 2e pilier sont certes plus complexes à mettre en place mais elles sont généralement plus attractives fiscalement. Et puis, surtout, ne vous y trompez pas, elles vous permettront généralement de constituer des capitaux bien plus importants que l’épargne pension qui ne suffira certainement pas à combler votre perte de revenus. Surtout si vous êtes en société. Autrement dit, ne négligez pas le 3e pilier mais commencez par le 2e.

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Comment construire le 2e pilier?

Si vous êtes salarié, vous n’avez quasiment pas la main. Il faudra compter sur votre employeur qui aura choisi ou pas d’inclure une assurance de groupe dans son package salarial. Parfois, vous aurez l’occasion d’ajouter des cotisations personnelles, prélevées sur votre salaire net, aux cotisations versées par votre employeur, avec un avantage fiscal de 30%.

Toutefois, si votre employeur n’offre pas de plan de pension (ou s’il est limité), vous pouvez choisir vous-même votre organisme de pension et demander à votre employeur de prélever vos cotisations sur votre salaire net. Toujours avec un avantage fiscal de 30%. Dans la pratique, c’est difficile à mettre en place.

Si vous êtes indépendant, la plupart du temps, le Must Have sera la Pension Complémentaire Libre pour Indépendants (PCLi). Et si elle est financée par l’Inami (à condition que vous soyez conventionné), c’est encore mieux.

Si vous la payez vous-même (sachant que vous pouvez cumuler les deux), les primes versées, dont le montant dépend de vos revenus professionnels d’il y a trois ans, seront intégralement déductibles. De plus, vos cotisations sociales seront favorablement impactées. L’intérêt vient donc tant de l’aspect fiscal (souvent supérieur donc aux 30% du 3e pilier) que du capital que vous pouvez potentiellement constituer. Avec un plafond fiscal à 4.562,82 euros1 (atteint pour un revenu professionnel net avant impôt de 48.540 euros), avouez que c’est bien plus attractif qu’une épargne pension. Et si vous pouvez obtenir l’intervention de l’Inami (5.546,26 euros en 2023, si vous êtes totalement conventionné), cela sera encore plus significatif.

Pour être totalement complet, il convient de préciser que cette PCLi sera taxée à la pension selon le principe de la rente fictive (donc une taxation étalée dans le temps).

Enfin, si vous exercez votre activité en société, vous pourrez souscrire un Engagement Individuel de Pension (EIP) via celle-ci. Et la cumuler avec votre PCLi.

Les montants en jeu sont souvent nettement plus importants et la prise en charge par l’entreprise est évidemment fiscalement intéressante. De plus, ces plans de pension offrent souvent beaucoup plus de souplesse d’une année à l’autre en terme de paiement de primes. Retenez toutefois que la prime maximale dépendra de la rémunération que votre société vous verse. Et que là également vous devrez malheureusement subir une taxation à la pension (en une fois, selon un pourcentage dépendant du moment où vous percevrez votre capital).

En conclusion, le 1er pilier ne vous offrant pas de grandes perspectives, il est indispensable de consolider votre pension sur des bases plus solides. Commencez par le 2e pilier en l’optimisant au maximum et en utilisant toutes les formes de pension complémentaire et terminez par le 3e pilier.

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[1] Pour une Pension Complémentaire Libre Sociale dont 10 % de la prime est affectée à un fonds de solidarité assurant des garanties variables d’un assureur à un autre

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