CBC et CAP48: une histoire qui dure

Le partenariat qui unit CBC et CAP48 va bien au-delà de donations ou de bénévolat. Ensemble, les deux acteurs innovent aussi avec succès en matière de financement d’associations. 

Interview de Renaud Tockert, Administrateur délégué de l’ASBL CAP48, et Clemens Scholzen, CEO de CBC Banque.
 

Comment CAP48 a-t-elle fait évoluer la place du handicap dans notre société?

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Renaud Tockert: "Nous avons toujours voulus être modernes dans nos interventions. Entre 1960 et 2000, cette modernité a consisté à bâtir véritablement un secteur qui n’existait pas. Aux côtés du mouvement des familles, ce fut là un travail de plusieurs dizaines d’années. Aujourd’hui, on compte près de 800 associations en Wallonie et à Bruxelles soutenues par des financements publics structurels, pour près d’un milliard d’euros annuels.

Puis vint le tournant du début des années 2000, marqué par l’année européenne de la personne handicapée en 2003. On a vu monter en puissance des organisations veillant à la défense des intérêts des personnes moins valides dans les décisions législatives de l’UE et leur applicabilité dans les Etats membres. C’est aussi à partir de là que les micros ne se sont plus tournés uniquement vers les parents et des éducateurs, mais aussi vers les premiers concernés, déterminés à faire entendre leur voix et défendre leurs aspirations et leurs droit."
 

Avec quels résultats?

Renaud Tockert: "Il y a eu de vraies évolutions juridiques, avec par exemple la reconnaissance de l’égalité en droits de la personne handicapée dans la constitution belge, pionnière à cet égard. On a énormément évolué également sur les questions d’autonomie, d’écoute, de qualité de prise en charge et de soutien aux familles. Je pense notamment aux 'services répit' qui permettent aux personnes en situation de handicap et à leurs proches de souffler un peu via une prise en charge momentanée.

Post-it CAP48

Mais au-delà de ça, c’est la perception de la société qui a changé. Aujourd’hui, l’idée de personnes moins valides menant une vraie vie affective et sexuelle, vivant en couple ayant des enfants est devenue banale. Les familles n’hésitent plus à sortir avec leur enfant handicapé. C’était loin d’être le cas il y a à peine 20 ans. Transports, administration, médias,… Les services publics se sont aussi faits plus accessibles et plus inclusifs, de même que les entreprises. Et le grand public commence à connaître le nom d'athlètes handisports. Leur résilience et leur dépassement de soi en ont fait des personnes inspirantes pour toute la société."

 

La bataille est-elle donc gagnée?

Renaud Tockert: "On a fait d’énormes progrès mais il reste encore du travail. Après les critères raciaux ou culturels, le handicap demeure à la deuxième place dans le triste classement des discriminations dans notre pays. Aujourd’hui, Unia, le centre pour l'égalité des chances, reçoit plus de 500 plaintes par an pour ce motif. On sait aussi qu’à compétences égales, le taux d’employabilité d’une personne non-valide est de 50% de celui d’une personne valide. Du fait des employeurs mais aussi des personnes handicapées, qui doivent acquérir plus de confiance en elles pour affronter le marché du travail. Enfin, trop de personnes handicapées voient encore le choix de leurs études guidé par l’accessibilité des bâtiments. En particulier dans l’accès au secondaire qualifiant et à l’universitaire. On voit qu’il reste donc encore des étapes à franchir en matière d’inclusion."
 

Quel lien particulier unit CBC à CAP48?

Clemens Scholzen: "Nous sommes aux côtés de CAP48 depuis 21 ans car nous soutenons pleinement la philosophie qui la sous-tend. J’ai été frappé par un chiffre: 80% des personnes moins valides ne le sont pas de naissance, mais à la suite d’un accident de la vie. Dans ce contexte, nous voulons donner à notre signature 'Décider d’avancer' une dimension plus large que le seul aspect économique. Ce partenariat 'de cœur' est là pour, modestement, contribuer à donner à chacun les moyens de progresser dans sa vie. Au-delà de cet aspect, j’ai un respect immense pour toutes les personnes qui travaillent dans ce secteur. Leur rôle est éminemment social et c’est pour cela que nous sommes si heureux de les soutenir."
 

Comment ce partenariat se traduit-il concrètement?

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Clemens Scholzen: "Au fil du temps, il a réellement pris corps au sein de nos équipes. Cette année encore, cinq groupes de collègues se joignent aux ventes des post-it et des chaussettes à travers la Wallonie. Une cinquantaine d’autres ont participé au challenge des 100km au profit de la recherche sur l’autisme. Et nous avons également intégré un bouton de paiement dans notre application CBC Mobile.

Ensemble, ces initiatives permettent de récolter des dizaines de milliers d’euros chaque année. Mais nous sommes aussi le partenaire de CAP48 sur deux projets majeurs. Le premier, LabCAP48 with CBC, est la plateforme de récolte de dons dédiée au financement de projets d’associations (cfr infra), que nous avons développée ensemble et que nous boostons par nos apports. Le second est le projet REG qui permet de financer la rénovation énergétique de leurs bâtiments (cfr infra). Enfin, je me dois de mentionner les CRAC Noix, l’initiative de notre actionnaire Cera. Elle encourage les citoyens à récolter les noix de leur jardin, qui sont ensuite transformées en huile, au bénéfice de personnes en situation de handicap."
 

En quoi CBC est-elle un partenaire de choix pour CAP48?

Renaud Tockert: "L’expertise financière, mais aussi le réseau que CBC met à disposition sont véritablement complémentaires à nos propres ressources et celles des associations. LabCAP48 est un fantastique exemple de projet issu d’une réflexion commune et de mise en commun des compétences. Elle est très rapide et agile et rend d’énormes services aux associations qui s’y présentent en leur permettant de compléter leur budget grâce à une source de financement additionnelle. La plateforme ne prend aucun frais de gestion et 100% des montants vont donc directement aux associations. Quant au projet REG, il répond à un vrai besoin des associations dont les bâtiments ont, pour la plupart, 50 ans et plus."