“La priorité, c’est la continuité du patrimoine familial”
Casu Motos, c’est une longue histoire de moteurs, de deux-roues… et de transmission. Car si ses deux fils travaillent désormais avec lui, Frank Casu ne veut en aucun cas léser sa fille. Heureusement, l’entente est bien présente au sein du clan.
C’est en 1958 que Bruno Casu fonde, à Charleroi, sa société de vente et de réparation de motos. Son fils Frank le rejoint en 1979. “Comme je n’ai jamais été excellent en mécanique, je me suis rapidement dirigé vers la gestion du magasin”, confie-t-il d’emblée. Seize ans plus tard, lorsque le fondateur se retire, le fils reprend l’affaire. Il s’attellera au fil des ans à la faire croître, avec l’ouverture d’une deuxième puis d’une troisième concession à Mons et d’une nouvelle implantation près de Charleroi.
Père de trois enfants, Frank Casu doit aujourd’hui organiser la transmission du business familial à la troisième génération. Sa fille n’étant pas intéressée, c’est à ses deux fils que reviendra la responsabilité de projeter Casu Motos dans l’avenir. Pour autant, le dirigeant n’a pas attendu l’heure de sa propre retraite pour préparer les choses: “Dès que l’aîné, Martin, a rejoint la société en 2010, je lui ai transmis une part du capital et il est devenu administrateur.” Il gère désormais, avec l’aide de son père, le site de Cuesmes. Max, le cadet, intègre l’entreprise en tant qu’apprenti en 2018. Détenteur de parts également, il gère la concession de Farciennes, sous la supervision de son père également. “Même si chacun de mes deux fils est en charge de ses propres concessions, nous avons tenu à maintenir un esprit familial à travers une société unique”, souligne Frank Casu.
Les mêmes valeurs
Détenteurs d’une minorité des parts, les deux frères seront, à terme, appelés à hériter de la totalité du capital. Reste qu’en bon père de famille, Frank Casu ne veut léser en aucune manière sa fille. “Dès lors qu’elle ne sera pas impliquée, les discussions et compensations portent sur le patrimoine familial dans sa totalité, biens privés compris”, indique-t-il. Un dialogue facilité par une bonne entente entre tous les membres du clan. “Nous sommes animés par les mêmes valeurs: on ne se cache rien!”, se réjouit Martin.
Pour réussir sa transmission, la famille s’est tournée vers l’expertise de CBC. “Une première session d’information nous a permis de répondre à des questions sur mon avenir financier”, détaille Frank Casu. “Nous avons ensuite approfondi le timing et le financement de la reprise. Nous sommes aussi très utilement accompagnés sur les questions de partage patrimonial équitable, notamment via la création d’une société immobilière.”
Ces aspects lui tiennent particulièrement à cœur. “Quelque part, il serait plus simple de céder la société à un tiers, puis de partager les fruits de cette vente comme on l’entend. Mais ma priorité, c’est la continuité du patrimoine familial. Cela a toujours été la philosophie de mon papa, et je veux la perpétuer avec mes propres enfants.”
Un retrait en douceur
Pour celui qui a géré la société durant presque trois décennies, pas question d’envisager un retrait brutal. “J’ai 60 ans et je refuse l’inactivité”, confirme Frank Casu. “Le business est très saisonnier. D’avril à octobre, le travail est extrêmement intense, et je sais qu’on aura besoin de moi.” Tout en insistant sur la qualité des équipes, Martin acquiesce:
Même si Max et moi trancherons, mon père prendra toujours part aux décisions importantes. Ses conseils, mais aussi ses contacts, demeurent essentiels.