Les agriculteurs marchent-ils toujours sur la tête ? 

• 50% des agriculteurs wallons estiment que leur exploitation n’est pas (encore) rentable.
• Plus d’un tiers des agriculteurs wallons (37%) sont en phase de réflexion pour une cession d’exploitation.
• Les principaux défis des agriculteurs sont la lutte pour une simplification administrative (37%), l’obtention d’un meilleur salaire (36%) et la volatilité des prix de vente (30%).

CBC Banque & Assurance a récemment sondé 300 agriculteurs wallons sur les enjeux liés à la rentabilité et la transmission des exploitations. D’après l’étude, la moitié des agriculteurs wallons (50%) considère que leur exploitation n’est actuellement pas rentable. Ces derniers estiment qu’un prix de vente trop bas des produits en est la principale raison. Dans ce cadre, quel rôle le consommateur pourrait-il jouer pour soutenir les agriculteurs? Pour 6 répondants sur 10, il s’agit avant tout de consommer plus local et donc d’acheter également moins de produits importés. Concernant la grande distribution, les attentes de 8 agriculteurs wallons sur 10 portent naturellement sur une meilleure rémunération des producteurs. Mais si la rentabilité est un sujet de préoccupation majeur pour les agriculteurs (39%), leurs principales sources de motivation au quotidien restent de pouvoir vivre de leur passion et de perpétuer la tradition familiale.

Parmi les agriculteurs wallons interrogés, 37% se trouvent en phase de réflexion pour la cession de leur exploitation. Dans ce cas, ils prévoient majoritairement de remettre leurs activités à un membre de leur famille. En effet, si plus de la moitié des agriculteurs wallons estiment que la reprise d’une exploitation agricole est un beau projet (sous certaines conditions), il est préférable, pour cela, de déjà évoluer dans le milieu agricole et d’avoir un projet bien réfléchi et encadré. 

A la question de savoir comment aider un exploitant dans la cession de son activité, la possibilité d’avantages fiscaux en cas de remise à un jeune agriculteur est plébiscitée par 68% des répondants.

A l’inverse, un agriculteur wallon sur 10 songe à reprendre une exploitation. A cet égard, les principaux obstacles à la reprise sont le manque de rentabilité, le manque de moyens financiers mais aussi le manque de sécurité liée aux terres agricoles.

Les principaux défis auxquels doivent faire face les agriculteurs sont la lutte pour une simplification administrative (37%), l’obtention d’un meilleur salaire (36%) et la volatilité des prix de vente (30%). De simplification administrative, il en a beaucoup été question lors des récentes manifestations. Des initiatives ont été prises à différents niveaux de pouvoir mais les agriculteurs wallons estiment majoritairement que cela n’est pas suffisant. "Pour plus de 6 agriculteurs wallons sur 10, le package de simplification de la Politique Agricole Commune (PAC), adopté par le Parlement européen fin avril, n’est pas suffisant", précise Fabian Wathelet. "Et au niveau de la Région wallonne, ils sont 70% à déclarer que les avancées en matière de simplification administrative sont également insuffisantes. Ce chiffre atteint même les 80% parmi les exploitations de 65 hectares ou plus et 90% auprès des 35-44 ans", souligne-t-il. Juste après la rentabilité, les contraintes administratives et environnementales constituent d’ailleurs le principal sujet de préoccupation des agriculteurs wallons. Il reste donc du chemin à parcourir en la matière et les défis sont nombreux pour les agriculteurs qui sont 77% à affirmer avoir des craintes quant à l’avenir de l’agriculture en Wallonie…